Etpourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place. J’ai décidé de partir dans une VILLE française où je n’ai aucune attache, pour chercher anonymement du travail J’ai loué une chambre meublée. Je ne suis revenue chez moi que deux fois, en coup de vent : j’avais trop à faire là -bas. J’ai conservé mon
Résumé: Cinna ou la Clémence d’Auguste de Corneille (1641) Émilie, fille de Toranius, aspire à venger la mort de son père, tuteur d’Auguste, et proscrit par lui durant le triumvirat. Cinna, petit-fils de Pompée, aime Émilie, et, pour lui plaire, trame contre Auguste une conjuration dans laquelle il fait entrer les plus illustres
Thérèseest la fille d’un capitaine et d’une indigène, elle est confiée à l’age de deux ans à sa tante par son père qui revenait d’Algérie. Chez sa tante madame Raquin elle rencontre Camille, son cousin, qui possède une santé fragile. Ils partagent leur enfance, quand Thérèse à 21 ans, Madame Raquin marie les deux cousins
QuandParis est libéré en 1944, toute la famille s’y retrouve, sauf le Père qui ne reviendra pas de déportation, après son arrestation fin 1943. Résumé par chapitres du récit de Joseph Joffo Chapitre 1. En 1941, la France est occupée par les forces allemandes. Alors âgé de 10 ans, Joseph est le cadet d’une fratrie de cinq enfants (Rosette, Albert, Henri, Maurice et
Résumé avis, lecteurs et expériences à propos de "Aucun de nous ne reviendra" par Charlotte Delbo sur Déjà Lu.fr. Aucun de nous ne reviendra est, plus qu'un récit, une suite de moments restitués. Ils se détachent sur le fond d'une réalité impossible à imaginer pour Note: 0.0/5
eIjrx. CHAPITRE SE DESSINE. omme l’avaient prévu Athos et Porthos, au bout d’une demi-heure d’Artagnan rentra. Cette fois encore il avait manqué son homme, qui avait disparu comme par enchantement. D’Artagnan avait couru, l’épée à la main, toutes les rues environnantes, mais il n’avait rien trouvé qui ressemblât à celui qu’il cherchait, puis enfin il en était revenu à la chose par laquelle il aurait dû commencer peut-être, et qui était de frapper à la porte contre laquelle l’inconnu était appuyé ; mais c’était inutilement qu’il avait dix ou douze fois de suite fait résonner le marteau, personne n’avait répondu, et des voisins qui, attirés par le bruit, étaient accourus sur le seuil de leur porte ou avaient mis le nez à leurs fenêtres, lui avaient assuré que cette maison, dont au reste toutes les ouvertures étaient closes, était depuis six mois complètement inhabitée. Pendant que d’Artagnan courait les rues et frappait aux portes, Aramis avait rejoint ses deux compagnons, de sorte qu’en revenant chez lui, d’Artagnan trouva la réunion au grand complet. — Eh bien ? dirent ensemble les trois mousquetaires en voyant entrer d’Artagnan, la sueur sur le front et la figure bouleversée par la colère. — Eh bien ! s’écria celui-ci en jetant son épée sur le lit, il faut que cet homme soit le diable en personne ; il a disparu comme un fantôme, comme une ombre, comme un spectre. — Croyez-vous aux apparitions ? demanda Athos à Porthos. — Moi, je ne crois qu’à que j’ai vu, et comme je n’ai jamais vu d’apparitions, je n’y crois pas. — La Bible, dit Aramis, nous fait une loi d’y croire l’ombre de Samuel apparut à Saül, et c’est un article de foi que je serais fâché de voir mettre en doute, Porthos. — Dans tous les cas, homme ou diable, corps ou ombre, illusion ou réalité, cet homme est né pour ma damnation, car sa fuite nous fait manquer une affaire superbe, messieurs, une affaire dans laquelle il y avait cent pistoles et peut-être plus à gagner. — Comment cela ? dirent à la fois Porthos et Aramis. Quant à Athos, fidèle à son système de mutisme, il se contenta d’interroger d’Artagnan du regard. — Planchet, dit d’Artagnan à son domestique, qui passait en ce moment la tête par la porte entrebaillée pour tâcher de surprendre quelques bribes de la conversation, descendez chez mon propriétaire M. Bonacieux, et dites-lui de nous envoyer une demi-douzaine de bouteilles de vin de Beaugency ; c’est celui que je préfère. — Ah çà ! mais vous avez donc crédit ouvert chez votre propriétaire ? demanda Porthos. — Oui, répondit d’Artagnan, à compter d’aujourd’hui, et soyez tranquilles, si son vin est mauvais, nous lui en enverrons quérir d’autre. — Il faut user et non abuser, dit sentencieusement Aramis. — J’ai toujours dit que d’Artagnan était la forte tête de nous quatre, fit Athos, qui, après avoir émis cette opinion, à laquelle d’Artagnan répondit par un salut, retomba aussitôt dans son silence accoutumé. — Mais enfin, voyons, qu’y a-t-il ? demanda Porthos. — Oui, dit Aramis, confiez-nous cela, mon cher ami, à moins que l’honneur de quelque dame ne se trouve intéressé à cette confidence ; auquel cas vous feriez mieux de la garder pour vous. — Soyez tranquilles, répondit d’Artagnan, l’honneur de personne n’aura à se plaindre de ce que j’ai à vous dire. Et alors il raconta mot à mot à ses amis ce qui venait de se passer entre lui et son hôte, et comment l’homme qui avait enlevé la femme du digne propriétaire était le même avec lequel il avait eu maille à partir à l’hôtellerie du Franc-Meunier. — Votre affaire n’est pas mauvaise, dit Athos, après avoir goûté le vin en connaisseur et indiqué d’un signe de tête qu’il le trouvait bon, et l’on pourra tirer de ce brave homme cinquante à soixante pistoles. Maintenant, reste à savoir si cinquante à soixante pistoles valent la peine de risquer quatre têtes. — Mais faites attention, s’écria d’Artagnan, qu’il y a une femme dans cette affaire, une femme enlevée, une femme qu’on menace sans doute, qu’on torture peut-être, et tout cela parce qu’elle est fidèle à sa maîtresse ! — Prenez garde, d’Artagnan, prenez garde, dit Aramis, vous vous échauffez un peu trop à mon avis sur le sort de Mme Bonacieux. La femme a été créée pour notre perte, et c’est d’elle que nous viennent toutes nos misères. Athos, à cette sentence d’Aramis, fronça le sourcil et se mordit les lèvres. — Ce n’est point de Mme Bonacieux que je m’inquiète, s’écria d’Artagnan, mais de la reine, que le roi abandonne, que le cardinal persécute, et qui voit tomber, les unes après les autres, les têtes de tous ses amis. — Pourquoi aime-t-elle ce que nous détestons le plus au monde, les Espagnols et les Anglais ? — L’Espagne est sa patrie, répondit d’Artagnan, et il est tout simple qu’elle aime les Espagnols, qui sont enfants de la même terre qu’elle. Quant au second reproche que vous lui faites, j’ai entendu dire qu’elle aimait non pas les Anglais, mais un anglais. — Eh ! ma foi ! dit Athos, il faut avouer que cet anglais était bien digne d’être aimé. Je n’ai jamais vu un plus grand air que le sien. — Sans compter qu’il s’habille comme personne, dit Porthos. J’étais au Louvre le jour où il a semé ses perles, et, pardieu, j’en ai ramassé deux que j’ai bien vendues dix pistoles pièce. Et vous, Aramis, le connaissez-vous ? — Aussi bien que vous, messieurs, car j’étais de ceux qui l’ont arrêté dans le jardin d’Amiens, où m’avait introduit M. de Putange, l’écuyer de la reine. J’étais au séminaire à cette époque, et l’aventure me parut cruelle pour le roi. — Ce qui ne m’empêcherait pas, dit d’Artagnan, si je savais où est le duc de Buckingham, de le prendre par la main et de le conduire près de la reine, ne fût-ce que pour faire enrager M. le cardinal ; car notre véritable, notre seul éternel ennemi, messieurs, c’est le cardinal, et si nous pouvions trouver moyen de lui jouer quelque tour bien cruel, j’avoue que j’y engagerais volontiers ma tête. — Et, reprit Athos, le mercier vous a dit, d’Artagnan, que la reine pensait qu’on avait fait venir le Buckingham sur un faux avis ? — Elle en a peur. — Attendez donc, dit Aramis. — Quoi ? demanda Porthos. — Allez toujours, je cherche à me rappeler des circonstances. — Et maintenant je suis convaincu, dit d’Artagnan, que l’enlèvement de cette femme de la reine se rattache aux évènements dont nous parlons, et peut-être à la présence de M. de Buckingham à Paris. — Le Gascon est plein d’idées, dit Porthos avec admiration. — J’aime beaucoup l’entendre parler, dit Athos ; son patois m’amuse. — Messieurs, reprit Aramis, écoutez ceci. — Écoutons Aramis, dirent les trois amis. — Hier, je me trouvais chez un savant docteur en théologie que je consulte quelquefois pour mes études… Athos sourit. — Il habite un quartier désert, continua Aramis ; ses goûts, sa profession, l’exigent. Or, au moment où je sortais de chez lui… Ici Aramis s’arrêta. — Eh bien ! demandèrent ses auditeurs, au moment où vous sortiez de chez lui ? Aramis parut faire un effort sur lui-même, comme un homme qui, en plein courant de mensonge, se voit arrêter par quelque obstacle imprévu ; mais les yeux de ses trois compagnons étaient fixés sur lui, leurs oreilles attendaient béantes, il n’y avait pas moyen de reculer. — Ce docteur a une nièce, continua Aramis. — Ah ! il a une nièce, interrompit Porthos. — Dame fort respectable, dit Aramis. Les trois amis se mirent à rire. — Ah ! si vous riez ou si vous doutez, reprit Aramis, vous ne saurez rien. — Nous sommes croyants comme des mahométistes et muets comme des catafalques, dit Athos. — Je continue donc, reprit Aramis. Cette nièce vient quelquefois voir son oncle ; or, elle s’y trouvait hier en même temps que moi, par hasard, et je dus m’offrir pour la conduire à son carosse. — Ah ! elle a un carosse, la nièce du docteur ? interrompit Porthos, dont un des défauts était une grande incontinence de langue ; — belle connaissance, mon ami ! — Porthos, reprit Aramis, je vous ai déjà fait observer plus d’une fois que vous êtes fort indiscret, et que cela vous nuit près des femmes. — Messieurs, messieurs ! s’écria d’Artagnan, qui entrevoyait le fond de l’aventure, la chose est sérieuse ; tâchons donc de ne pas plaisanter si nous pouvons. Allez, Aramis, allez. — Tout à coup un homme grand, brun, aux manières de gentilhomme… tenez, dans le genre du vôtre, d’Artagnan. — Le même peut-être, dit celui-ci. — C’est possible, continua Aramis… s’approcha de moi, accompagné de cinq ou six hommes qui le suivaient à dix pas en arrière, et du ton le plus poli, Monsieur le duc, me dit-il, et vous, madame, » continua-t-il en s’adressant à la dame que j’avais sous le bras. — À la nièce du docteur ? — Silence donc, Porthos ! dit Athos ; vous êtes insupportable ! — Veuillez monter dans ce carosse, et cela sans essayer de la moindre résistance, sans faire le moindre bruit. » — Il vous avait pris pour Buckingham ! dit d’Artagnan. — Je le crois, répondit Aramis. — Mais cette dame ? demanda Porthos. — Il l’avait prise pour la reine ! dit d’Artagnan. — Justement, répondit Aramis. — Le Gascon est le diable ! s’écria Athos, rien ne lui échappe. — Le fait est, dit Porthos, qu’Aramis est de la taille et a quelque chose de la tournure du beau duc ; mais cependant il me semble que l’habit de mousquetaire… — J’avais un manteau énorme, dit Aramis. — Au mois de juillet ? diable ! fit Porthos ; est-ce que le docteur craint que tu ne sois reconnu ? — Je comprends encore, dit Athos, que l’espion se soit laissé prendre par la tournure, mais le visage… — J’avais un grand chapeau, dit Aramis. — Oh ! mon Dieu, s’écria Porthos ! que de précautions pour étudier la théologie ! — Messieurs, messieurs, dit d’Artagnan, ne perdons pas notre temps à badiner ; éparpillons-nous et cherchons la femme du mercier c’est la clé de l’intrigue. — Une femme de condition si inférieure ! vous croyez, d’Artagnan ? fit Porthos en allongeant les lèvres avec mépris. — C’est la filleule de Laporte, le valet de confiance de la reine. Ne vous l’ai-je pas dit, messieurs ? Et d’ailleurs, c’est peut-être un calcul de Sa Majesté d’avoir été cette fois chercher ses appuis si bas. Les hautes têtes se voient de loin, et le cardinal a bonne vue. — Eh bien ! dit Porthos, faites d’abord prix avec le mercier, et bon prix. — C’est inutile, dit d’Artagnan, car je crois que s’il ne nous paie pas, nous serons assez payés d’un autre côté. En ce moment, un bruit précipité de pas retentit dans l’escalier, la porte s’ouvrit avec fracas, et le malheureux mercier s’élança dans la chambre où se tenait le conseil. — Ah ! messieurs, s’écria-t-il, sauvez-moi, au nom du ciel, sauvez-moi ! Il y a quatre hommes qui viennent pour m’arrêter, sauvez-moi ! sauvez-moi ! Porthos et Aramis se levèrent. — Un moment, s’écria d’Artagnan en leur faisant signe de repousser au fourreau leurs épées à demi tirées ; un moment, ce n’est pas du courage qu’il faut ici, c’est de la prudence. — Cependant, s’écria Porthos, nous ne laisserons pas… — Vous laisserez faire d’Artagnan, dit Athos ; c’est, je le répète, la forte tête de nous tous, et moi, pour mon compte, je déclare que je lui obéis. Fais ce que tu voudras, d’Artagnan. En ce moment, les quatre gardes apparurent à la porte de l’antichambre, et voyant quatre mousquetaires debout et l’épée au côté, hésitèrent à aller plus loin. — Entrez, messieurs, entrez, cria d’Artagnan ; vous êtes ici chez moi, et nous sommes tous de fidèles serviteurs du roi et de M. le cardinal. — Alors, messieurs, vous ne vous opposerez pas à ce que nous exécutions les ordres que nous avons reçus ? demanda celui qui paraissait le chef de l’escouade. — Au contraire, messieurs, et nous vous prêterions main-forte, si besoin était. — Mais que dit-il donc ? marmota Porthos. — Tu es un niais, dit Athos ; silence ! — Mais vous m’avez promis… dit tout bas le pauvre mercier. — Nous ne pouvons vous sauver qu’en restant libres, répondit rapidement et tout bas d’Artagnan, et si nous faisons mine de vous défendre, on nous arrête avec vous. — Il me semble cependant… — Venez, messieurs, venez, dit tout haut d’Artagnan ; je n’ai aucun motif de défendre monsieur. Je l’ai vu aujourd’hui pour la première fois, et encore à quelle occasion, il vous le dira lui-même, pour me venir réclamer le prix de mon loyer. Est-ce vrai, M. Bonacieux ? Répondez ! — C’est la vérité pure, s’écria le mercier, mais monsieur ne vous dit pas… — Silence sur moi, silence sur mes amis, silence sur la reine surtout, ou vous perdriez tout le monde sans vous sauver. Allez, allez, messieurs, emmenez cet homme ! Et d’Artagnan poussa le mercier tout étourdi aux mains des gardes, en lui disant — Vous êtes un maraud, mon cher ; — vous venez me demander de l’argent, à moi ! — à un mousquetaire ! — En prison ! — Messieurs, encore une fois, emmenez-le en prison, et gardez-le sous clef le plus longtemps possible, cela me donnera du temps pour payer. Les sbires se confondirent en remercîments et emmenèrent leur proie. Au moment où ils descendaient, d’Artagnan frappa sur l’épaule du chef — Ne boirai-je pas à votre santé et vous à la mienne ? dit-il en remplissant deux verres du vin de Beaugency qu’il tenait de la libéralité de M. Bonacieux. — Ce sera bien de l’honneur pour moi, dit le chef des sbires, et j’accepte avec reconnaissance. — Donc, à la vôtre, monsieur… comment vous nommez-vous ? — Boisrenard. — Monsieur Boisrenard ! — À la vôtre, mon gentilhomme ; comment vous nommez-vous, à votre tour, s’il vous plaît ? — D’Artagnan. — À la vôtre, monsieur d’Artagnan ! — Et par-dessus toutes celles-là , s’écria d’Artagnan comme emporté par son enthousiasme, à celles du roi et du cardinal. Le chef des sbires eût peut-être douté de la sincérité de d’Artagnan si le vin eût été mauvais, mais le vin était bon, il fut convaincu. — Mais quelle diable de vilenie avez-vous donc faite là ? dit Porthos lorsque l’alguazil en chef eut rejoint ses compagnons, et que les quatre amis se retrouvèrent seuls. Fi donc ! quatre mousquetaires laisser arrêter au milieu d’eux un malheureux qui crie à l’aide ! Un gentilhomme trinquer avec un recors ! — Porthos, dit Aramis, Athos t’a déjà prévenu que tu étais un niais, et je me range de son avis. D’Artagnan, tu es un grand homme, et quand tu seras à la place de M. de Tréville, je te demande ta protection pour me faire avoir une abbaye. — Ah çà ! je m’y perds, dit Porthos ; vous approuvez ce que d’Artagnan vient de faire ? — Je le crois pardieu bien, dit Athos ; non-seulement j’approuve ce qu’il vient de faire, mais encore je l’en félicite. — Et maintenant, messieurs, dit d’Artagnan sans se donner la peine d’expliquer sa conduite à Porthos, tous pour un, un pour tous ; c’est notre devise, n’est-ce pas ? — Cependant, dit Porthos. — Étends la main et jure ! s’écrièrent à la fois Athos et Aramis. Vaincu par l’exemple, maugréant tout bas, Porthos étendit la main, et les quatre amis répétèrent d’une seule voix la formule dictée par d’Artagnan Tous pour un, un pour tous. » — C’est bien ; que chacun se retire maintenant chez soi, dit d’Artagnan, comme s’il n’avait fait autre chose que de commander toute sa vie ; et attention, car à partir de ce moment nous voilà aux prises avec le cardinal.
À ces paroles un frisson me passa par tout le corps. Cependant je me contins. Je résolus même de faire bonne figure. Des arguments scientifiques pouvaient seuls arrêter le professeur Lidenbrock. Or, il y en avait, et de bons, contre la possibilité d’un pareil voyage. Aller au centre de la terre ! Quelle folie ! Je réservai ma dialectique pour le moment opportun, et je m’occupai du repas. Inutile de rapporter les imprécations de mon oncle devant la table desservie. Tout s’expliqua. La liberté fut rendue à la bonne Marthe. Elle courut au marché et fit si bien, qu’une heure après, ma faim était calmée, et je revenais au sentiment de la situation. Pendant le repas, mon oncle fut presque gai ; il lui échappait de ces plaisanteries de savant qui ne sont jamais bien dangereuses. Après le dessert, il me fit signe de le suivre dans son cabinet. J’obéis. Il s’assit à un bout de sa table de travail, et moi à l’autre. Axel, dit-il d’une voix assez douce, tu es un garçon très-ingénieux ; tu m’as rendu là un fier service, quand, de guerre lasse, j’allais abandonner cette combinaison. Où me serais-je égaré ? Nul ne peut le savoir ! Je n’oublierai jamais cela, mon garçon, et de la gloire que nous allons acquérir tu auras ta part. — Allons, pensai-je, il est de bonne humeur ; le moment est venu de discuter cette gloire. — Avant tout, reprit mon oncle, je te recommande le secret le plus absolu, tu m’entends ? Je ne manque pas d’envieux dans le monde des savants, et beaucoup voudraient entreprendre ce voyage, qui ne s’en douteront qu’à notre retour. — Croyez-vous, dis-je, que le nombre de ces audacieux fût si grand ? — Certes ! qui hésiterait à conquérir une telle renommée ? Si ce document était connu, une armée entière de géologues se précipiterait sur les traces d’Arne Saknussemm ! — Voilà ce dont je ne suis pas persuadé, mon oncle, car rien ne prouve l’authenticité de ce document. — Comment ! Et le livre dans lequel nous l’avons découvert ! — Bon ! j’accorde que ce Saknussemm ait écrit ces lignes, mais s’ensuit-il qu’il ait réellement accompli ce voyage, et ce vieux parchemin ne peut-il renfermer une mystification ? » Ce dernier mot, un peu hasardé, je regrettai presque de l’avoir prononcé. Le professeur fronça son épais sourcil, et je craignais d’avoir compromis les suites de cette conversation. Heureusement il n’en fut rien. Mon sévère interlocuteur ébaucha une sorte de sourire sur ses lèvres et répondit C’est ce que nous verrons. — Ah ! fis-je un peu vexé ; mais permettez-moi d’épuiser la série des objections relatives à ce document. — Parle, mon garçon, ne te gêne pas. Je te laisse toute liberté d’exprimer ton opinion. Tu n’es plus mon neveu, mais mon collègue. Ainsi, va. — Eh bien, je vous demanderai d’abord ce que sont ce Yocul, ce Sneffels et ce Scartaris, dont je n’ai jamais entendu parler ? — Rien n’est plus facile. J’ai précisément reçu, il y a quelque temps, une carte de mon ami Augustus Peterman, de Leipzig ; elle ne pouvait arriver plus à propos. Prends le troisième atlas dans la seconde travée de la grande bibliothèque, série Z, planche 4. » Je me levai, et, grâce à ces indications précises, je trouvai rapidement l’atlas demandé. Mon oncle l’ouvrit et dit Voici une des meilleures cartes de l’Islande, celle de Handerson, et je crois qu’elle va nous donner la solution de toutes tes difficultés. » Je me penchai sur la carte. Je me penchai sur la carte. Vois cette île composée de volcans, dit le professeur, et remarque qu’ils portent tous le nom de Yokul. Ce mot veut dire glacier » en islandais, et, sous la latitude élevée de l’Islande, la plupart des éruptions se font jour à travers les couches de glace. De là cette dénomination de Yokul appliquée à tous les monts ignivomes de l’île. — Bien, répondis-je ; mais qu’est-ce que le Sneffels ? » J’espérais qu’à cette demande il n’y aurait pas de réponse. Je me trompais. Mon oncle reprit Suis-moi sur la côte occidentale de l’Islande. Aperçois-tu Reykjawik, sa capitale ? Oui. Bien. Remonte les fjörds innombrables de ces rivages rongés par la mer, et arrête-toi un peu au-dessous du soixante-cinquième degré de latitude. Que vois-tu là ? — Une sorte de presqu’île semblable à un os décharné, que termine une énorme rotule. — La comparaison est juste, mon garçon ; maintenant, n’aperçois-tu rien sur cette rotule ? — Si, un mont qui semble avoir poussé en mer. — Bon ! c’est le Sneffels. — Le Sneffels ? — Lui-même, une montagne haute de cinq mille pieds, l’une des plus remarquables de l’île, et à coup sûr la plus célèbre du monde entier, si son cratère aboutit au centre du globe. — Mais c’est impossible ! m’écriai-je, en haussant les épaules et révolté contre une pareille supposition. — Impossible ! répondit le professeur Lidenbrock d’un ton sévère. Et pourquoi cela ? — Parce que ce cratère est évidemment obstrué par les laves, les roches brûlantes, et qu’alors… — Et si c’est un cratère éteint ? — Éteint ? — Oui. Le nombre des volcans en activité à la surface du globe n’est actuellement que de trois cents environ ; mais il existe une bien plus grande quantité de volcans éteints. Or le Sneffels compte parmi ces derniers, et depuis les temps historiques, il n’a eu qu’une seule éruption, celle de 1219 ; à partir de cette époque, ses rumeurs se sont apaisées peu à peu, et il n’est plus au nombre des volcans actifs. » À ces affirmations positives, je n’avais absolument rien à répondre ; je me rejetai donc sur les autres obscurités que renfermait le document. Que signifie ce mot Scartaris, demandai-je, et que viennent faire là les calendes de juillet ? » Mon oncle prit quelques moments de réflexion. J’eus un instant d’espoir, mais un seul, car bientôt il me répondit en ces termes Ce que tu appelles obscurité est pour moi lumière. Cela prouve les soins ingénieux avec lesquels Saknussemm a voulu préciser sa découverte. Le Sneffels est formé de plusieurs cratères ; il y avait donc nécessité d’indiquer celui d’entre eux qui mène au centre du globe. Qu’a fait le savant Islandais ? Il a remarqué qu’aux approches des calendes de juillet, c’est-à -dire vers les derniers jours du mois de juin, un des pics de la montagne, le Scartaris, projetait son ombre jusqu’à l’ouverture du cratère en question, et il a consigné le fait dans son document. Pouvait-il imaginer une indication plus exacte, et, une fois arrivés au sommet du Sneffels, nous sera-t-il possible d’hésiter sur le chemin à prendre ? » Décidément mon oncle avait réponse à tout. Je vis bien qu’il était inattaquable sur les mots du vieux parchemin. Je cessai donc de le presser à ce sujet, et, comme il fallait le convaincre avant tout, je passai aux objections scientifiques, bien autrement graves, à mon avis. Allons, dis-je, je suis forcé d’en convenir, la phrase de Saknussemm est claire et ne peut laisser aucun doute à l’esprit. J’accorde même que le document a un air de parfaite authenticité. Ce savant est allé au fond du Sneffels ; il a vu l’ombre du Scartaris caresser les bords du cratère avant les calendes de juillet ; il a même entendu raconter dans les récits légendaires de son temps que ce cratère aboutissait au centre de la terre ; mais quant à y être parvenu lui-même, quant à en avoir fait le voyage et à en être revenu, s’il l’a entrepris, non, cent fois non ! — Et la raison ? dit mon oncle d’un ton singulièrement moqueur. — C’est que toutes les théories de la science démontrent qu’une pareille entreprise est impraticable ! — Toutes les théories disent cela ? répondit le professeur en prenant un air bonhomme. Ah ! les vilaines théories ! Comme elles vont nous gêner, ces pauvres théories ! » Je vis qu’il se moquait de moi, mais je continuai néanmoins. Oui ! il est parfaitement reconnu que la chaleur augmente environ d’un degré par soixante-dix pieds de profondeur au-dessous de la surface du globe ; or, en admettant cette proportionnalité constante, le rayon terrestre étant de quinze cents lieues, il existe au centre une température qui dépasse deux cent mille degrés. Les matières de l’intérieur de la terre se trouvent donc à l’état de gaz incandescent, car les métaux, l’or, le platine, les roches les plus dures, ne résistent pas à une pareille chaleur. J’ai donc le droit de demander s’il est possible de pénétrer dans un semblable milieu ! — Ainsi, Axel, c’est la chaleur qui t’embarrasse ? — Sans doute. Si nous arrivions à une profondeur de dix lieues seulement, nous serions parvenus à la limite de l’écorce terrestre, car déjà la température est supérieure à treize cents degrés. — Et tu as peur d’entrer en fusion ? — Je vous laisse la question à décider, répondis-je avec humeur. — Voici ce que je décide, répliqua le professeur Lidenbrock en prenant ses grands airs c’est que ni toi ni personne ne sait d’une façon certaine ce qui se passe à l’intérieur du globe, attendu qu’on connaît à peine la douze millième partie de son rayon ; c’est que la science est éminemment perfectible, et que chaque théorie est incessamment détruite par une théorie nouvelle. N’a-t-on pas cru jusqu’à Fourier que la température des espaces planétaires allait toujours diminuant, et ne sait-on pas aujourd’hui que les plus grands froids des régions éthérées ne dépassent pas quarante ou cinquante degrés au-dessous de zéro ? Pourquoi n’en serait-il pas ainsi de la chaleur interne ? Pourquoi, à une certaine profondeur, n’atteindrait-elle pas une limite infranchissable, au lieu de s’élever jusqu’au degré de fusion des minéraux les plus réfractaires ? » Mon oncle plaçant la question sur le terrain des hypothèses, je n’eus rien à répondre. Eh bien, je te dirai que de véritables savants, Poisson entre autres, ont prouvé que, si une chaleur de deux cent mille degrés existait à l’intérieur du globe, les gaz incandescents provenant des matières fondues acquerraient une élasticité telle que l’écorce terrestre ne pourrait y résister et éclaterait comme les parois d’une chaudière sous l’effort de la vapeur. — C’est l’avis de Poisson, mon oncle, voilà tout. — D’accord, mais c’est aussi l’avis d’autres géologues distingués, que l’intérieur du globe n’est formé ni de gaz, ni d’eau, ni des plus lourdes pierres que nous connaissions, car, dans ce cas, la terre aurait un poids deux fois moindre. — Oh ! avec les chiffres on prouve tout ce qu’on veut ! — Et avec les faits, mon garçon, en est-il de même ? N’est-il pas constant que le nombre des volcans a considérablement diminué depuis les premiers jours du monde ? et, si chaleur centrale il y a, ne peut-on en conclure qu’elle tend à s’affaiblir ? — Mon oncle, si vous entrez dans le champ des suppositions, je n’ai plus à discuter. — Et moi j’ai à dire qu’à mon opinion se joignent les opinions de gens fort compétents. Te souviens-tu d’une visite que me fit le célèbre chimiste anglais Humphry Davy en 1825 ? — Aucunement, car je ne suis venu au monde que dix-neuf ans après. — Eh bien, Humphry Davy vint me voir à son passage à Hambourg. Nous discutâmes longtemps, entre autres questions, l’hypothèse de la liquidité du noyau intérieur de la terre. Nous étions tous deux d’accord que cette liquidité ne pouvait exister, par une raison à laquelle la science n’a jamais trouvé de réponse. — Et laquelle ? dis-je un peu étonné. — C’est que cette masse liquide serait sujette, comme l’Océan, à l’attraction de la lune, et conséquemment, deux fois par jour, il se produirait des marées intérieures qui, soulevant l’écorce terrestre, donneraient lieu à des tremblements de terre périodiques ! — Mais il est pourtant évident que la surface du globe a été soumise à la combustion, et il est permis de supposer que la croûte extérieure s’est refroidie d’abord, tandis que la chaleur se réfugiait au centre. — Erreur, répondit mon oncle ; la terre a été échauffée par la combustion de sa surface, non autrement. Sa surface était composée d’une grande quantité de métaux, tels que le potassium, le sodium, qui ont la propriété de s’enflammer au seul contact de l’air et de l’eau ; ces métaux prirent feu quand les vapeurs atmosphériques se précipitèrent en pluie sur le sol ; et peu à peu, lorsque les eaux pénétrèrent dans les fissures de l’écorce terrestre, elles déterminèrent de nouveaux incendies avec explosions et éruptions. De là les volcans si nombreux aux premiers jours du monde. — Mais voilà une ingénieuse hypothèse ! m’écriai-je un peu malgré moi. — Et qu’Humphry Davy me rendit sensible, ici même, par une expérience bien simple. Il composa une boule métallique faite principalement des métaux dont je viens de parler, et qui figurait parfaitement notre globe ; lorsqu’on faisait tomber une fine rosée à sa surface, celle-ci se boursouflait, s’oxydait et formait une petite montagne ; un cratère s’ouvrait à son sommet ; l’éruption avait lieu et communiquait à toute la boule une chaleur telle qu’il devenait impossible de la tenir à la main. » Vraiment, je commençais à être ébranlé par les arguments du professeur ; il les faisait valoir, d’ailleurs, avec sa passion et son enthousiasme habituels. Tu le vois, Axel, ajouta-t-il, l’état du noyau central a soulevé des hypothèses diverses entre les géologues ; rien de moins prouvé que ce fait d’une chaleur interne ; suivant moi, elle n’existe pas, elle ne saurait exister ; nous le verrons, d’ailleurs, et, comme Arne Saknussemm, nous saurons à quoi nous en tenir sur cette grande question. — Eh bien, oui ! répondis-je, me sentant gagner à cet enthousiasme, oui, nous le verrons, si on y voit, toutefois. — Et pourquoi pas ? Ne pouvons-nous compter sur des phénomènes électriques pour nous éclairer, et même sur l’atmosphère, que sa pression peut rendre lumineuse en s’approchant du centre ? — Oui, dis-je, oui ! cela est possible, après tout. — Cela est certain, répondit triomphalement mon oncle ; mais silence, entends-tu ? silence sur tout ceci, et que personne n’ait l’idée de découvrir avant nous le centre de la terre. »
Chapitre 1 Primo Levi est arrêté par la milice fasciste le 13 décembre 1943. Après avoir été interné dans un camp de détention à Fossoli, il est déporté à Auschwitz en février 1944. Le voyage, particulièrement redoutable, dure quinze jours. À l’arrivée, les femmes, les enfants, les personnes âgées et malades sont envoyés dans les chambres à gaz. Primo Levi, jeune et en bonne santé, est envoyé dans un camp de travail forcé. Chapitre 2 Les prisonniers sont transportés par camion vers le camp de travail. Ils sont déshabillés et tondus, puis on leur tatoue un numéro d’identification sur l’avant-bras. Primo Levi passe ces quinze premiers jours dans le Lager camp dans des conditions inhumaines. Il décrit le fonctionnement du camp en détail, notamment les différentes classes de prisonniers. Chapitre 3 Primo Levi est affecté au Block 30, surpeuplé et où sévit la faim. L’hygiène est particulièrement problématique. Le pain sert de monnaie d’échange entre les prisonniers. Il y rencontre Steinlauf, un détenu plus expérimenté qui lui apprend comment survivre. Le respect de soi est une condition essentielle pour ne pas perdre son humanité et ne pas mourir. Chapitre 4 Primo Levi se blesse au pied et sombre dans la maladie. Un infirmier polonais estime qu’il ne peut survivre longtemps. Les autres malades lui parlent des chambres à gaz. Il perd un premier camarade, emmené par deux SS et jamais revu. Chapitre 5 Primo Levi sort de l’infirmerie et est envoyé au Block 45, où il retrouve un ami, Alberto. Il raconte les rêves et cauchemars des prisonniers rêves de nourriture, déprimants puisqu’on ne peut manger ce que l’on voit en rêve ; rêve de retour chez soi. Chapitre 6 Il travaille maintenant avec un français, Resnyk. Le travail consiste à porter de lourdes charges, et les équipes sont constituées de façon à rendre cette tâche encore plus éprouvante. Chapitre 7 Il y a parfois des journées plus supportables. Primo Levi affecte un ton optimiste, mais c’est en réalité un chapitre profondément ironique. Ce jour de décembre est moins froid que les précédents, le soleil brille et les prisonniers mangent un supplément de soupe volé par l’un de leurs camarades. Chapitre 8 Pour survivre, les prisonniers se livrent à quelques trafics, notamment avec les civils qui travaillent à la Buna. Tout se vole et tout s’échange dans le camp. Chapitre 9 Primo Levi réfléchit à ce que signifie l’humanité dans un camp de concentration. Il fait ici une distinction, souvent reprise, entre les élus » et les damnés », les rescapés et les naufragés, ceux qui survivent et ceux qui n’ont aucune chance de s’en sortir. Chapitre 10 Avec Alberto, Primo Levi passe un examen de chimie auprès du docteur Pannwitz pour pouvoir travailler au laboratoire de chimie du camp. Il s’aperçoit que ses connaissances sont intactes, ce qui lui redonne confiance et espoir. Chapitre 11 Primo Levi rencontre un juif alsacien, Jean, qui est chargé de distribuer la soupe. Celui-ci lui propose de l’accompagner et lui dit vouloir apprendre l’italien. Primo Levi lui donne une première leçon d’italien et lui récite un passage de la Divine Comédie de Dante. Il est émerveillé de pouvoir à nouveau réciter de la poésie. Chapitre 12 À l’été 1944, les prisonniers apprennent que le débarquement de Normandie a eu lieu, ainsi que des combats en Russie. Le camp subit des attaques aériennes. Primo Levi rencontre un maçon italien, Lorenzo, qui travaille à la Buna et l’aide à survivre pendant plusieurs mois en lui donnant du pain et de la soupe. Il est, pour Primo Levi, la preuve que la bonté humaine existe encore. Chapitre 13 L’hiver va revenir et terrorise le narrateur car le froid est un danger mortel. Les SS entreprennent une nouvelle sélection et envoient les plus faibles à la chambre à gaz de Birkenau. Chapitre 14 Novembre 1944. Les détenus travaillent dans la pluie et la boue. Primo Levi rencontre un déporté hongrois, Kraus, qui ne s’adapte pas au camp. Les autres l’évitent et le craignent car ils ne comprennent pas l’ardeur qu’il met au travail. Pour le réconforter, Primo Levi invente une histoire c’est la fin de la guerre, ils se retrouvent en Italie et Primo Levi l’invite chez lui. Chapitre 15 Primo Levi et deux autres détenus travaillent au laboratoire de chimie. En tant que travailleurs spécialisés, ils bénéficient de vêtements chauds. Surtout, ils passent l’hiver dans la chaleur du laboratoire. Mais ils souffrent du mépris que leur témoignent les allemandes et les polonaises qui travaillent au laboratoire et ne les considèrent pas comme des êtres humains. Primo Levi fait un bilan son convoi comportait 96 juifs italiens, 67 sont morts avant le mois d’octobre et 8 ont été envoyés en chambre à gaz. Il n’en reste que 21. Chapitre 16 C’est bientôt Noël. Alberto et Primo Levi ont réussi à se procurer des gamelles, ce qui fait d’eux des privilégiés. Mais la satisfaction est de courte de durée. En effet, un prisonnier, qui avait tenté d’organiser un soulèvement, est exécuté par pendaison devant tous les autres détenus, contraints d’assister à cet assassinat. Avant de mourir, il crie Je suis le dernier ». Il signifie ainsi qu’il est le dernier être humain d’entre eux, le dernier à se battre contre l’inhumanité. Les autres regardent passivement son exécution et sont accablés par la honte. Chapitre 17 Primo Levi raconte ici les événements survenus entre le 11 janvier 1945 et la libération du camp le 27 janvier. Atteint par la scarlatine, il est envoyé à l’infirmerie pendant que les SS décrètent l’évacuation du camp avant l’arrivée de l’armée russe. Comme il n’est pas transportable, Primo Levi est laissé à l’infirmerie avec d’autres malades. Il rencontre Charles et Arthur, prisonniers politiques lorrains. Ils organisent ensemble leur survie.
TEXTE Rabelais, Gargantua, chapitre 57, L’abbaye de Thélème Version modernisée, 1534. Toute leur vie était dirigée non par les lois, statuts ou règles, mais selon leur bon vouloir et libre-arbitre. Ils se levaient du lit quand bon leur semblait, buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient quand le désir leur venait. Nul ne les éveillait, nul ne les forçait ni à boire, ni à manger, ni à faire quoi que ce soit... Ainsi l'avait établi Gargantua. Toute leur règle tenait en cette clause FAIS CE QUE VOUDRAS,car des gens libres, bien nés, biens instruits, vivant en honnête compagnie, ont par nature un instinct et un aiguillon qui pousse toujours vers la vertu et retire du vice ; c'est ce qu'ils nommaient l'honneur. Ceux-ci, quand ils sont écrasés et asservis par une vile sujétion et contrainte, se détournent de la noble passion par laquelle ils tendaient librement à la vertu, afin de démettre et enfreindre ce joug de servitude ; car nous entreprenons toujours les choses défendues et convoitons ce qui nous est cette liberté, ils entrèrent en une louable émulation à faire tout ce qu'ils voyaient plaire à un seul. Si l'un ou l'une disait Buvons », tous buvaient. S'il disait Jouons », tous jouaient. S'il disait Allons nous ébattre dans les champs », tous y allaient. Si c'était pour chasser, les dames, montées sur de belles haquenées, avec leur palefroi richement harnaché, sur le poing mignonnement engantelé portaient chacune ou un épervier, ou un laneret, ou un émerillon ; les hommes portaient les autres étaient tant noblement instruits qu'il n'y avait parmi eux personne qui ne sût lire, écrire, chanter, jouer d'instruments harmonieux, parler cinq à six langues et en celles-ci composer, tant en vers qu'en prose. Jamais ne furent vus chevaliers si preux, si galants, si habiles à pied et à cheval, plus verts, mieux remuant, maniant mieux toutes les armes. Jamais ne furent vues dames si élégantes, si mignonnes, moins fâcheuses, plus doctes à la main, à l'aiguille, à tous les actes féminins honnêtes et libres, qu'étaient celles-là . Pour cette raison, quand le temps était venu pour l'un des habitants de cette abbaye d'en sortir, soit à la demande de ses parents, ou pour une autre cause, il emmenait une des dames, celle qui l'aurait pris pour son dévot, et ils étaient mariés ensemble ; et ils avaient si bien vécu à Thélème en dévotion et amitié, qu'ils continuaient d'autant mieux dans le mariage; aussi s'aimaient-ils à la fin de leurs jours comme au premier de leurs de texte, Rabelais, Gargantua, chapitre 57 Le chapitre 57 présente la vie à l’Abbaye de Thélème que Gargantua a faite construire selon le goût de Frère Jean, pour le remercier de son aide lors de la guerre piccrocholine. Dans ce texte argumentatif, Rabelais donne un modèle de la société idéale dans un espace religieux totalement repensé. Le texte se divise en quatre mouvements. Le premier est constitué de la première phrase qui présente le projet général de l’abbaye, le deuxième, de Ils se levaient » à nous est dénié » présente en quoi consistent les règles de ce nouvel espace de liberté. Le troisième, de Par cette liberté » à les autres oiseaux » expose les conséquences sociales de ces règles. Le dernier mouvement, correspondant au dernier paragraphe, dévoile les conséquences individuelles de ce nouveau mode de vie. Nous allons voir comment Rabelais crée une utopie à portée mouvement 1re phrase Le projet général- Un paradoxe est énoncé dès la première phrase du chapitre non par les lois … mais » Antithèse règles » s’oppose à bon vouloir » pour créer la surprise et définir le projet général. La conjonction de coordination adversative mais » renforce ce Le même paradoxe est contenu dans Toute leur vie était dirigée non par les lois », le verbe diriger » à la voix passive étant nié par la négation non par les lois ».- Le maître mot de cette amorce semble être la présentation d’un espace dont l’obligation paradoxale est une totale liberté.+ Pour l’ensemble du texte Imparfait descriptif ils sortaient » et l’utilisation de verbes d’état était dirigée » qui sont les procédés d’un texte descriptif = mouvement de Ils se levaient » à nous est dénié » règles de ce nouvel espace de Tous les verbes d’action à l’imparfait et dont le sujet est les habitants de l’abbaye se levaient, buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient » donnent des détails descriptifs qui énumèrent des activités humaines = Le lecteur n’a aucune peine à s’imaginer la scène. Ces verbes rendent compte d’activités du quotidien et annoncent la description d’un mode de vie itératif qui se répète tous les jours.- Quand le désir leur venait » Le substantif désir » et le nom propre Thélème » qui signifie en grec désir » mettent en valeur l’aspiration humaniste d’une société libre, vertueuse et harmonieuse, fondée sur la réalisation des souhaits de La répétition du pronom indéfini nul » insiste sur la complète absence de hiérarchie et la totale liberté des individus qui n’obéissent qu’à leur bon Quand bon leur semblait…quand le désir leur en venait » Répétition d’une même structure syntaxique subordonnée circonstancielle de temps introduite par la conjonction de subordination quand » = anaphore et parallélisme insistance sur la complète liberté + introduction de nouvelles valeurs le désir et le plaisir, inconnues du monde Énumération des activités corporelles et intellectuelles + imparfait pour marquer l’habitude cette totale liberté n’est pas éphémère mais est une règle de vie qui se répète tous les jours, c’est un mode de vie et un mode d’être. - Fais ce que tu voudras » Impératif paradoxal car il débouche sur une totale liberté Rabelais ordonne d’être libre !. Les habitants de Thélème sont obligés d’être libres, ils n’ont pas le choix. + Rupture avec les 3 vœux religieux exprimés quand quelqu’un décide de faire partie du clergé chasteté, pauvreté et obéissance. = Nul ne les oblige à faire quoi que ce soit liberté individuelle et vie communautaire mais ils ne peuvent pas choisir la servitude. D’ailleurs, c’est Gargantua qui l’impose Ainsi en avait décidé Gargantua ». Création d’une règle pour annuler toutes les autres. Cette injonction présuppose que les hommes soient à la recherche de l’absolue liberté. C’est pour cette raison que cette abbaye est créée pour une certaine élite, déjà formée aux principes humanistes. Les Thélémites finissent par se créer leur propre règle, celle de suivre la volonté des Cet élitisme montre la limite de cette utopie. En effet, l’homme est obligé de vivre avec des règles. Pour que ce principe fonctionne, il faut une société particulièrement bien éduquée, et donc qui a déjà acquis des règles de Ce texte peut être qualifié d’humaniste car l’utilisation de maximes tournures privilégiées des humanistes, telles que Fais ce que tu voudras », ou tel l’ensemble du deuxième paragraphe utilisation du présent à valeur de vérité générale, permet à Rabelais de livrer une conception humaniste de l’homme en exploitant le registre didactique. Sa foi en la bonté naturelle de l’homme lui fait penser qu’un être bien éduqué se tournera vers la vertu, et que c’est la servitude et le manque de liberté qui corrompt l’individu et la Opposition entre les champs lexicaux de la contrainte et de la liberté - contrainte nul ne les forçait » écrasés » asservis » sujétion » contrainte » joug de servitude » défendues » dénié ». - liberté bon vouloir », libre arbitre » quand bon leur semblait » quand le désir leur en venait » gens libres » librement » cette liberté » + polyptote = effet d’amplification. = Les termes liés à la contrainte sont souvent employés dans des tournures négatives qui leur ôtent toute valeur = Texte qui présente un plaidoyer en faveur de la liberté individuelle et du libre car nous entreprenons toujours les choses défendues et convoitons ce qui nous est dénié » = Présent de vérité générale à valeur omnitemporelle adverbe toujours » = Rabelais dénonce les effets pervers des lois ce sont les interdits qui poussent au Rabelais utilise des termes spécifiquement religieux le chapitre se déroule dans une abbaye + vocabulaire religieux vice/vertu/vile/vertueusement », mais ils sont détournés de leur contexte religieux. Le texte ressemble donc à un traité didactique de morale et de rhétorique. Rabelais assimile l’absence de liberté à un vice. Par conséquent, il lui semble normal et même vertueux de combattre la servitude pour vivre libre. Ainsi, il réconcilie le choix libre et le choix raisonnable. La conception du libre arbitre premier paragraphe est typique des humanistes. Si l’homme a le choix, il choisit le bien. Et tout le paradoxe de la société que crée Gargantua, c’est que l’une de sa première règle, c’est de ne pas avoir de règle. Le champ lexical de la liberté est omniprésent volonté, libre arbitre, quand bon leur semblait, quand le désir leur en venait » et fournit l’élément essentiel de cette société hors du commun. - Traité rhétorique quand ils sont écrasés » / afin de démettre » = raisonnement logique. Rabelais énonce la condition la subordination circonstancielle de temps introduite par la conjonction de subordination quand », la contrainte par une vile sujétion et contrainte » = complément d’agent puis la conséquence se détournent ». Ainsi, la contrainte de la règle est présentée paradoxalement comme une incitation à la transgression et à la faute. S’il n’y a pas de règle, alors il n’y a pas de transgression, et les règles seront faites implicitement et naturellement car la société qui compose l’abbaye est l’élite des nobles. Ainsi, le rare vocabulaire religieux utilisé est prétexte à la construction d’une argumentation sur le principe de liberté qui rejette toute obligation et Ici se lit en creux la critique d’un régime autoritaire. Les négations répétées marquent la condamnation sans appel de toute forme d’autorité. La contrainte empêche l’épanouissement et nuit au bonheur des peuples. 3e mouvement de Par cette liberté » à les autres oiseaux. » les conséquences sociales de ces Par cette liberté, ils entrèrent en une louable émulation à faire tout ce qu'ils voyaient plaire à un seul. » Par cette liberté » est un complément circonstanciel de cause qui produit les effets décrits dans la suite de la phrase. Le pronom personnel de la troisième personne du pluriel ils » marque la collectivité et l’union des habitants de l’abbaye qui sont tous d’accord pour agir de la sorte. Aucun ne fait exception. L’emploi métaphorique du verbe entrer » met en valeur la portée initiatique du texte et la façon dont l’abbaye forme un monde clos dans lequel seuls des gens d’élite sont admis. L’adjectif épithète mélioratif louable » rend compte du point de vue axiologique qui juge du narrateur qui voit cette émulation d’un bon œil. Le substantif émulation », joint au pronom indéfini tout » et qui s’oppose à un seul » mettent en exergue la volonté de chacun de se mettre au service de l’autre et de sa volonté. Rabelais fait ainsi la description d’un monde harmonieux, altruiste, désintéressé et charitable, habité par des gens parfaits qui s’oublient eux-mêmes pour les Cette émulation et ce désir de chacun de faire plaisir à l’autre trouvent leur démonstration dans les phrases suivantes Si l'un ou l'une disait " Buvons", tous buvaient. S'il disait "Jouons ", tous jouaient. » La construction hypothétique introduite par la conjonction de subordination si », l’impératif à la 2e personne du pluriel buvons, jouons » et les conséquences immédiates qui reprennent exactement le verbe injonctif à la modalité déclarative tous buvaient, tous jouaient » frappent par leur symétrie et leur simultanéité. Ces parallélismes syntaxiques sont renforcés par le pronom indéfini tous » qui met bien en valeur l’accord unanime des habitants et leur désir de se conformer au souhait de mouvement dernier paragraphe Conséquences individuelles, des êtres d’exception- Ils étaient tant noblement instruits qu'il n'y avait parmi eux personne qui ne sût lire, écrire, chanter, jouer d'instruments harmonieux, parler cinq à six langues et en celles-ci composer, tant en vers qu'en prose. » Le vocabulaire hyperbolique et mélioratif adverbe noblement », adjectif épithète harmonieux » est renforcé par la subordonnée consécutive tant…que », tandis que le subjonctif imparfait sût », mode de l’irréel par excellence, rejette la possibilité que les habitants de Thélème manquent d’instruction. Les habitants ont donc reçu une éducation humaniste complète et La description qui suit est tout aussi méliorative et hyperbolique. Ainsi, de Jamais ne furent vus chevaliers si preux » à celles-là », Rabelais présente une société idéalisée, et la répétition de l’adverbe d’intensité si », liée aux adjectifs qualificatifs mélioratifs élégantes, mignonnes, habiles… » donnent un monde harmonieux, où les gens semblent parfaits de corps et d’esprit. Cette description euphorique et paradisiaque crée une société utopique. L’utopie est un mot forgé par l’écrivain anglais Thomas More en 1516. Étymologie ou-topos » en aucun lieu ce qui n’existe pas mais il est possible aussi que l’étymon soit eu-topos » le lieu meilleur. Certains motifs sont propres à l’utopie comme le goût pour l’ordre, la symétrie, la recherche du bonheur des peuples, l’idéal autarcique, l’idéal L’épanouissement individuel est mis en relief également par les besoins du corps qui sont satisfaits boire, manger, dormir. On exerce les corps la chasse car le corps est très important pour les humanistes mais on n’occulte pas non plus le développement intellectuel ni l’épanouissement affectif et moral. Cet épanouissement est donné à entendre par l’allitération en [S] et les assonances en [i] et en [é]. Cet épanouissement est renforcé par l’évocation de la beauté plaisir des yeux de belles haquenées » leur poing mignonnement engantelé » dames si élégantes, si mignonnes ». Ce champ lexical de la vue participe de l’hypotypose et accentue la dimension édénique, paradisiaque de la Le choix du vocabulaire haquenées = juments, en général montées par des dames, Palefroi = cheval de promenade richement harnaché insiste sur l’aspect exceptionnel de ces personnes. Rabelais utilise l’adverbe jamais » suivi d’une négation et du superlatif pour renforcer l’idée qu’il s’agit d’une société éduquée, raffinée, aux mœurs douces et Le registre épidictique qui loue ou blâme est fortement convoqué Qualités sociales Énumération des talents de chevalier doublée d’une utilisation de l’adverbe d’intensité si » pour insister et renforcer la mesure de leur talent superlatif = Gens bien nés + bonne éducation idem très importante car à la source de nombreux talents la chasse à courre, la lecture, le chant, etc. Talents aussi bien intellectuels que physiques chevalerie, voir le vocabulaire. Qualités morales Jeu des pronoms indéfinis tous » + l’un » = Écoute et respect de l’autre Importance de la communauté + font preuve de bonne volonté + Thélème signifie désir » bon vouloir » = essence même de la fondation de l’abbaye. Sans cela, ne peut exister. Les pluriels suggèrent un élan collectif ces gens-là » les pousse » faire tous ce qu’il voyait faire plaisir à un seul » la liberté n’engendre pas l’individualisme, au contraire chacun semble se soucier des autres. On perçoit un véritable accord entre les membres de la communauté cf. hypothétiques Si l’un ou l’autre ». De la même façon on note une relation plus égalitaire entre homme et femme Si l’un ou l’une ». Les femmes semblent associées aux activités des hommes. Amour idéal = aussi s'aimaient-ils à la fin de leurs jours comme au premier de leurs noces. » = Description méliorative vocabulaire appréciatif = description d’un amour idéal = Fidélité + amitié devient amour. Constance des sentiments, haute vertu morale. Nouveautés hommes et femmes vivent ensemble pas d’abstinence, mariages autorisées + Lieu ouvert vont dans les champs, faire de la chasse à courre donc aucun Les superlatifs jamais ne furent vus de chevaliers si vaillants, si hardis, si adroits au combat » + anaphore de l’adverbe d’intensité si » + énumération. Idem plus » comparatif. S’ajoutent aux jeux de parallélismes de construction renchéris par des anaphores jamais on ne vit de dames si fraiches » et aux Hyperboles = Il s’agit de dépeindre une perfection sociale il est question de l’élite aristocratique libres, bien nés + loisirs dignes des grands seigneurs comme la chasse à courre.- Valeurs énoncées éducation, talents requis, chevalerie sont celles du Moyen Âge Rabelais choisit pour former sa société idéale l’élite noble de la société moyenâgeuse. Il choisit la meilleure part du Moyen Âge considéré comme L’humaniste croit en l’éducation et en sa capacité à faire évoluer l’homme dans le bon sens, tout comme les habitants de Thélème savaient lire, écrire, chanter… » et sont donc capables de vivre en parfaite Pourtant, l’abbaye de Thélème n’est qu’une utopie, une société imaginaire. Située en un lieu et un temps indéterminé, Rabelais crée des personnages dignes d’un conte de fées. Le champ lexical de la chevalerie dames, chasse à courre, palefroi, preux » montre qu’il s’agit d’une époque fictionnelle et non celle du XVIe siècle. Les idéaux qui sont développés semblent eux-mêmes très utopiques et irréalisables. Une société sans règle, où chacun fait ce qu’il veut serait immanquablement vouée à l’échec et mènerait à l’anarchie. A cet effet, l’osmose quasi fusionnelle entre les habitants qui est décrite au troisième paragraphe, mise en valeur par un jeu de répétition et de symétrie syntaxique Si l’un d’entre eux…tous » ne semble possible que dans l’univers fictionnel d’un roman ou d’un conte de La religion brille par son absence. Pourtant, il s’agit bel et bien de la construction d’une abbaye. Pourquoi ? Peut-être parce que la seule vertu de l’abbaye est son isolement. Mais Thélème semble rejeter la religion et rechercher une société idéale qui échapperait au contexte historique, une société aimante, aimable, sans guerres de religion qui ensanglantent le pays. Le monde utopique se fait donc en l’absence de religion, source au XVIe siècle de contraintes et de Rabelais fait la description d’une société utopique et idéale pour défendre un idéal humaniste. Mais cette société demeure polémique car elle est imaginaire et paradoxale, puisqu’elle repose sur une règle qui stipule l’absence de règles. L’espace fictif tend donc surtout à critiquer, en creux, la société contemporaine de l’ Leclercq
Faire une conclusion de mémoire plan, exemple Publié le 18 octobre 2018 par Justine Debret. Mis à jour le 24 juin 2021. Votre mémoire doit se terminer par une conclusion percutante, car certains examinateurs ne lisent que la conclusion et l’introduction des mémoires. Nous vous donnons les clés pour réussir cette dernière partie de votre mémoire. Astuce ; Vous pouvez faire corriger mémoire par un expert de Scribbr ! Voici nos tarifs de correction pour votre mémoire. Exemple de conclusion de mémoire Table des matièresQuelles informations mettre dans une conclusion de mémoire ?Quelle forme doit prendre la conclusion de mémoire ?Pour une bonne conclusion de mémoire, attention à … Quelles informations mettre dans une conclusion de mémoire ? La conclusion d’un mémoire se construit en réponse à l’introduction. 1. La problématique Le but d’une conclusion de mémoire est de répondre à la question centrale de recherche ou problématique énoncée en introduction. Commencez donc par re-introduire votre problématique au début de la conclusion de votre mémoire. 2. Les réponses à la problématique Il vous faut tirer les conclusions de vos résultats de recherches, ce que vous avez utilisés dans le développement du mémoire. Utilisez seulement les résultats les plus importants et plus pertinents pour répondre à votre problématique. Insistez donc sur les principaux résultats de vos recherches et tirez-en une réflexion globale. Notre conseil pour trouver ces réponses Listez les résultats de vos recherches et sélectionnez les plus importants. 3. Une ouverture Dans votre conclusion de mémoire, il faut terminer par une ouverture. Vous pouvez ouvrir le lecteur sur une limite de votre travail, un fait d’actualité qui relance le débat ou une observation qui questionne un autre sujet de votre thème. Voir comment faire une ouverture de mémoire Quelle forme doit prendre la conclusion de mémoire ? Taille de la conclusion d’un mémoire La conclusion doit faire entre 200 et 400 mots, et ne pas dépasser plus de deux pages sur Word. La conclusion doit être rédigée au présent quand vous présentez les faits et au passé passé composé ou imparfait quand vous relatez des faits ou actions effectués pendant vos recherches. Vous pouvez consulter notre article sur l’utilisation des temps par parties dans un mémoire ou une thèse. Quel est votre taux de plagiat ? En 10 minutes, vous pouvez savoir si vous avez commis du plagiat et comment l’éliminer. La technologie de Turnitin Un résumé de toutes les sources trouvées Une comparaison avec une base de données énorme Faites la détection anti-plagiat Pour une bonne conclusion de mémoire, attention à … Avez-vous utilisé une hypothèse à la place d’une question de recherche ? Si c’est le cas, indiquez si l’hypothèse s’est avérée vraie ou non. Évitez que la conclusion de mémoire ne donne une impression d’inachevé. N’apportez aucune nouvelle information dans la conclusion. Toute information nouvelle doit avoir été indiquée précédemment dans le développement sauf pour l’ouverture. Ne donnez pas d’exemples dans votre conclusion. Une conclusion de mémoire est déduite du développement. Par exemple, si vous concluez que la crise financière a eu un impact négatif sur le revenu des banques, alors vous ne devriez pas mentionner que la banque XYZ a eu par exemple » 20 % de revenus de moins en 2009 qu’en 2007. Il faut mettre cette information dans une de vos parties avant la conclusion de mémoire. Exemple de conclusion de mémoire Vous avez répondu à votre question de recherche. Vous avez répondu à la question ou au problème principal. Les hypothèses ont été confirmées ou réfutées. Les verbes sont conjugués au bon temps. Aucun problème n’est interprété. Aucune nouvelle information n’a été fournie. Aucun exemple n’est utilisé. Aucune information superflue n’a été ajoutée. Aucune section des résultats n’est issue d’un copier-coller. La première personne n’a pas été utilisée.* Bravo Cet article est-il utile ? Vous avez déjà voté. Merci - Votre vote est enregistré - Traitement de votre vote...
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